Auteur : Armageddon Project
Titre : The Fifth Revelation
Format : Vinyl 12″
Sortie chez : D-Boy Black Label (SORL-DB 117)
Lien Discogs : https://www.discogs.com/Armageddon-Project-The-Fifth-Revelation-EP/release/24384
Article publié en Juin 2002 sur Hardcore Concept
Auteur : Dronnzz
Dès qu’il abandonne ses tics supra-italo-gabbouze, le pléthorique catalogue D-Boy révèle tout son intérêt. Armageddon Project, s’il affectionne les productions luxueuses du label italien, ne s’en pose pas moins comme le versant minimaliste -et, ici, limite dark- quand la vieille garde du label continue d’usiner des tracks blindés en « Motherfucker » criards et autres breaks à rallonge et à nappes valant des sets soporifiques.
Les qualités de la maison Armageddon sont connues : mid-tempo ultra- répétitif, alternant les nuances plutôt que d’afficher des évolutions épate- poseur expé. Plus sec que le D-Boy 108 du même auteur, les quatre morceaux se développent sur un canevas classique presque techno. N’en était-ce la superbe saturation et le calibrage parfait de basses élaborées de mainde maître, on penserait effectivement plus à une techno heavy. Mais il n’est de groove ici que dans l’introduction des différentes sonorités : « Blessed By Kaos » se déstructure et se remonte ainsi en permanence sur la base de deux boucles se prêtant magnifiquement au mix mental, bien que ça ne soit pas encore dans les usages que de manier de genre de disque à cet effet. « The Fifth Revelation » tire ses saveurs de cette même veine permettant d’oublier les échafaudages 4/4 pour mieux appréhender le blizzard sifflant entre leurs poutrelles.
Les facilités techniques que permettent ce disque lui vaudront d’être joué par les nouveaux rois autoproclamés du mid-tempo. Qu’ils déversent ce genre de son comme du beurre fondu sur un public acquis d’avance ne doit pas faire oublier la qualité de la démarche. On attendra plutôt d’écouter ça dans un mix de Catscan par exemple, en laissant de côté l’attitude française exigeant de faire la gueule parce que tu es gentil mais le 4/4, c’est mort depuis 1994.
Un excellent disque anti-corbac. Et DJ Fashion, qui ne sait pas que ce D- Boy 117 existe, est totalement passionné de hardcore, pendant ce temps-là. C’est sa vie. Parce qu’il s’est trouvé une place dans cette grande famille. Parce que ses mix (tracklisting frenchy, technique frenchy, public frenchy, attention Madame attention Monsieur) lui ont valu d’être remarqué par un proche d’un label en vue. Parce qu’il a parlé à un DJ reconnu qui lui-même est booké rien que sur son nom (évidemment pas pour sa non-musique). Parce qu’il joue de plus en plus de test-pressings. DJ Fashion est un agent actif de la scène française, employé numéroté qu’il est de ce bubon marketing.