Article publié pour la première fois en Octobre 2003 sur Signal Zero (✞)
FISCHKOPF 01 – CYBERMOUSE – « SURPRISE ATTACK E.P » (1994)
A1 – Adrenaline Structure
A2 – Overracting
B1 – Gulp
B2 – Noisehead
Les morceaux ont été à l’origine publiés en 1992/93 dans le disk-mag Neurowaver (une tradition amigaïste de zines contenus sur une poignée de disquettes).
92-93.. Voilà qui laisse songeur à l’écoute des plages intransigeantes et clairement en recherche. Les signes avant-coureurs de ce qu’allait devenir Fischkopf au fil du temps étaient donc présents dès le premier shoot. Hardcore cérébral bien éloigné de la naïveté globale du son de l’époque. A1 : un programme electro-industriel sophistiqué et frénétique, A2 : même scénario en encore plus hard-bleep avec une nappe sévèrement perchée et une horde de gremlins comploteurs. B1 est une charge de hardcore midtempo : un pied trapu somatiquien, des sons de tb enrouée et de clochette rouillée. Enfin B2, titre le plus expérimental, s’obstine à se désembourber d’un marécage de distorsion. Ses roues patinent furieusement, le moteur chauffe, et nous, derrière, de nous en prendre plein la gueule.
Un disque méchamment avancé pour son temps.
FISCHKOPF 02 – CHRISTOPH DE BABALON – « LOVE UNDER WILL E.P » (1994)
A1 – I Own Death
A2 – Babylon 90210
B1 – Promise, Broken
B2 – Pleased With Being Alive
Darkjungle vs hardcore éthéré. Aiguës lancinantes… breakbeats s’entrechoquant en collisions hypnotiques comme des papillons sur une ampoule…des bribes de phrases lointaines aussi. Tout ça comme ramené d’un rêve moite par quelque processus de sampling louche. Des ombres rôdent dans les sillons, des entités vaporeuses. Nous voilà flottant entre leur réalité et la notre dans des limbes gris sale.
« Pleased with being alive » (au passage : beau titre pour un morceau orienté zarb dark) est la plage la plus tenace, la plus décidée. La meilleure en clair. L’ensemble sûrement très expé-rché pour l’époque sonne aujourd’hui vaguement inoffensif. Mieux vaut se rabattre sur le très bon DHR 08 du même Babalon : « If you’re into it, i’m out of it ».. dans la même veine, mais en plus abouti.
Pour la petite histoire, le titre « I own Death » figurait en bonne place dans le top ten 1994 de John Peel.
FISCHKOPF 03 – CYBERMOUSE – « BODYPACK 95 » (1995)
A1 – My Dorectives
A2 – War Is Hell
B1 – Obstreperous
B2 – Datenverrichtung
Bien malheureusement inconnu au bataillon Signal-Zero… Si quelqu’un a des infos dans la salle, qu’il se manifeste.
FISCHKOPF 04 – MCP – « MISUNDERSTOOD HARDCORE MACHINES » (1994)
A1 – Untitled
A2 – Untitled
B1 – Untitled
B2 – Untitled
Il était inévitable que Martin Damm (Speedfreak, Search & Destroy, Biochip C, Steel et la plupart des Napalm) plante ses crocs chromés dans la tête de poisson. L’influence des vieux travaux d’Aphex Twin (celui d’R&S, des maxis Caustic Window..) – qui d’ailleurs traverse bon nombre de sorties du label- est ici particulièrement grillée. TB asticotée du potard sur canevas techno tribale d’aciérie. Sale. Délavé. Grésillant…un peu chiant aussi.
Pour le meilleur : B2 la joue elektrocore molosse, avec de puissants pieds qui roulent, une snare « lasergun » et un chaudron de 303 flangée portée à ébullition. Ce morceau fait le disque.
FISCHKOPF 05 – ERADICATOR « SHORTAGE OF OXYGEN E.P » (1994)
A1 – Starving
A2 – Destroy It Yourself
A3 – Titan
B1 – Liebe Und Verbrechen
B2 – M.C.P
B3 – Destroy It Yourself (remix)
Bien que ces baffes amigaïstes soulignées de samples de Sepultura aient le foutraque séduisant, P. Catani n’atteint pas ici le sommet touché avec le Fischkopf 10.
Construction narrative pour propos trash et son bien déséquilibré sur « Destroy It Yourself », ramage de goules et guitares électriques copiés-collés pendant « Titan » d’un côté. En face B, ça défenestre encore plus (pilonner à 240 est un plaisir choisi) dans le simplisme de « Liebe Und Verbrechen » (Kick/handclaps et quelques boucles). « MCP » tourmente une TB303 assignée au rôle d’enfant du placard et « Destroy It Yourself – Remix » la boucle avec un sample de pingouin rentré dans un phoque (ou l’inverse) avant un larsen de Sepultura. Du in-yer-face brouillon mais respectable (on est en 1994 tout de même).
FISCHKOPF 06 – MONOLOOP 2 « DRUM DA STYLE » (1995)
A1 – Drum Da Style
B1 – Kills Again
B2 – She’s A Lion
Quand un deejay hambourgeois se prend de passion pour la jungle londonienne alors en plein explosion, ça donne un fourtracker de straight drum’and’bass plutôt bien foutue. Assez intense pour se fondre au mix dans le breakbeat ardkore anglais.
FISCHKOPF 07 – P.SERVER « SERVED STRANGE EFFECTS VOL.1 » (1995)
A1 – Plunger
A2 – Metal Position
B1 – Dispatching
B2 – Psave
Le Danois Lasse Steen offre ici une première saillie de tekno dure, sèche et acide, où point déjà cet arrière-gout trancey qui imprègne tout un pan de son œuvre, à l’image de ses compatriotes et amis de Zekt (et si vous ne me croyez pas, renseignez vous sur ce que tout ce beau monde fait maintenant). Très bon, mais pas autant que le deuxième P.Server (Fischkopf 11) et surtout le Fields of Defacement (Fischkopf 17).
FISCHKOPF 08 – TACITURNE « POT POURRI E.P » (1995)
A1 – Evil Dead
A2 – Nightchildren RMX
A3 – Boyz Don’t Cry RMX
B1 – Mo Punk RMX
B2 – Der Toten
B3 – Krach-Aran RMX
B4 – Krank
Première incarnation de Joerg Buchholz sur Fischkopf. Darkcore au tracker, teint blafard, sourire sarcastique…
« Krack Aran rmx » & « Mo punk rmx » sont du genre fanfares amigabber kick-clap-snare et voix accélérées : les fonds de poubelle de l’armurerie hardcore dont il est bien difficile de se lasser. Les sons ont beau être des plus élémentaires, leur placement souvent ingénieux, voire pervers, transcende le classicisme général.
« Evil Dead » rend un hommage speedé au film de Sam Raimi.
« Nightchildren » s’ouvre sur un orgue d’église puis bastonne. Vient enfin le plat de résistance : « Der Toten ». Sûrement un des titres les plus connus de Taciturne. Episode proto-doomcore qui vampirise l’o.s.t d’Hellraiser de Christopher Young, chef d’œuvre de gothique symphonique, et l’amène au dancefloor via un gros pied turbocompressé à 155 bpm.
Et pour ceux que le mythe Taciturne émoustille, voilà de quoi frissonner dans les chaumières… [lien disparu, malheureusement…]
FISCHKOPF 09 – MONOLOOP « MONOLOOP » (1995)
A1 – Free Man
B1 – The Dreamer
B2 – For The Lord
Le retour d’Olaf Kruegel.
De la dark jungle enfumée. Un trio d’amentracks bien torchés. Ni plus ni moins. Il faut se remettre dans le contexte de 95 : à cette époque les motifs d&b, aujourd’hui entrés dans les mœurs jusqu’au rang de cliché le plus paresseux de l’habillage sonore, constituent une forme fraîche et avant-gardiste de dance music. A ce titre ce disque trouve naturellement sa place sur Fischkopf. D’autant qu’on aimerait bien, en 2003, entendre plus de jungle aux déplacements aussi agiles que « For The Lord ».
FISCHKOPF 10 – ERADICATOR « I CUM BLOOD E.P » (1995)
A1 – I Cum Blood
A2 – Us Against Us
B1 – Brujeria
B2 – Cologne Boring M.F
B3 – Steptocock Gee
Des hispanos en pleine transaction de poudre, le ton monte et c’est la guerre. Ainsi s’ouvre la deuxième participation de Patric Kremer/Catani au label. Cette plaque atterrit dans les bacs en 95 comme une déflagration dont on perçoit encore l’écho (d’autant que Liza n’Eliaz en fit un outil déterminant de ses chamaniques séances de dislocations cérébrales en milieu hangardier). Pur amiga blast. Energie hors contrôle qui déborde du vinyle, avec la dose de partage en sucette. Une approche keupon du hardcore informatique. Mélodies minimales de larsen. Dégueulis de breakbeats en papier mâché. Des sons séchés, vidés de leur substance, qui tracent à ras du bitume dans le mur du nihilisme le plus crasseux. Certains titres se referment sans scrupules sur deux minutes d’agonie bruiteuse. Piratage à moitié génial des sons de Rotterdam dans un total carnage en lo-fi (The Destroyer entretient de nos jours la flamme). Riffs de guitare bouclés/trashés/désincarnés. « Streptocok Gee » a même le bon goût de la jouer entièrement breakbeat.
« I…cuuum……..Bloooooooood !!!! » ça ne vous dit rien ?
FISCHKOPF 11 – P.SERVER « SECOND SERVE OF EFFECTS » (1996)
A1 – Epigraph
A2 – Wires (Break)
A3 – Banging Happening
B1 – Pulley
B2 – Intensioner
Et de changer complètement de registre avec le retour de Lasse Steen pour un fourtracker (+ une courte plage noisy sans interêt) d’hard-acid trituré et grille-neurone comme tout le monde et son frère en raffolait en ces temps lointains. La tébé flatte le cerveau reptilien pendant qu’une téhère squelettique écorchée à la distorsion s’applique à émuler le Grand Groove Tribal des Origines. « Intensioner », avec ses rimshots galopants en b2 est un petit joyau d’acid-trance austère et planante (trance au vieux sens teknivalier du terme dirons-nous…)
165 – 175 bpm en 45. Toute une époque de sets champêtres nourris aux DropBass Network et autres Unit Moebius.
FISCHKOPF 12 – TACITURNE « 6 FRAGMENTE IN DER CHRONOLOGIE DES WAHNSINNS » (1996)
A1 – Mourning
A2 – Dexpanthenol
A3 – Boys Don’t Cry (Revisited)
B1 – Phenylephrin-Hydrochlorid
B2 – Haematopan
B3 – Phenprocoumon
Des trois e.p de Taciturne sur Fischkopf, celui-ci est à mon avis le meilleur. En tout cas le plus contrasté en atmosphère et riche d’idées. Il y a d’abord ces titres de morceaux tarabiscotés (et cryptotox) qui semblent tirés d’un album de Richard D James. Comme un clin d’il au modèle dont l’ombre tutélaire plane sur la plupart des plages. L’influence est d’ailleurs toute avouée lorsque démarre « Dexanpethnol » en A2, construit sur un sample aisément identifiable du Maître. « Boy’s don’t cry revisited » accélère le morceau des Cure jusqu’à la bouillie chipmonk et lui colle un bon gros 230 bpm en pleine poire. Hommage de corbeau à corbeaux / humour nonchalant. « Mourning » : une splendeur goth-rave construite autour de chants funèbres entêtants. « Phenylephrin-Hydrochlorid » : hardcore dark réverbéré à 140, avec petit riff mentasm teigneux sur une psalmodie de moines tibétains. A mi-parcours le tempo se dédouble, le mentasm passe au hachoir et c’est la fête au cimetière.
« Phenprocumon » -le meilleur titre du disque- déconstruit le beat du « Masterblaster » de Front 242 puis le greffe à une mécanique électro industrielle guerrière. Quelques bribes de harpe en contrepoint et on tient là un superbe track. « Hameatopan » est une épave rongée par le sel de darktechno lourde et lo-fi… « hard core » commente gravement une voix de jeune fille aux instants stratégiques. Tu m’étonnes.
FISCHKOPF 13 – MONOLOOP « MONOLOOP 3 » (1996)
A1 – Underwater Feellings
A2 – Underwater Trumpets
B1 – Second Trumpet
B2 – Underwater Fellings (live alone mix)
Monoloop toujours barré dans le break à l’anglaise et les ambiances gangsta junglistiques. Une scène qu’il suivra jusqu’à aujourd’hui…et jusque dans ses mutations 2 step/garage dont il est actuellement un des ambassadeurs en Allemagne. Comme quoi on est peu de choses.
FISCHKOPF 14 – ERADICATOR « AGIT PROP » (1996)
A1 – Us Against Us Remix
A2 – Distorted
A3 – Agitprop Troop
B1 – Enter Three Witches
B2 – Impulse To Destroy
C1 – Split Wide Open
C2 – You’re Lieing Pig
C3 – Worringen
D1 – Fuckin Bitch Called Walker
D2 – Forkboy
D3 – Widerstand
D4 – Thou Shall Kill
Carrément un 2×12 » bien dans la veine cheapcore/noisecore usuelle. Pas mal de morceaux sans réel intérêt en ce qu’il n’atteignent pas l’intensité des deux précédents 12 » de l’Eradicateur. MAIS quand même un couple de tracks mémorables : d’abord « Distorded » en A2, bien abrasif et raclant dans les coins, tout en gerbe d’étincelles et papiers froissés ; et « Fuckin bitch called walker » en D1, sale séance de détartrage bien connue pour ses cris bouclés sur des sons façon roulette de dentiste (ah le goût du désinfectant en bouche… les projections d’émail…). «Thou Shall Kill » est une collaboration avec Din-st. A part ça mieux vaut traquer le 010.
FISCHKOPF 15 – BURNING LAZY PERSONS « FART E.P » (1996)
A1 – Dorami De Onanie
A2 – Dorami De Onanie (240 vers.)
A3 – Kane Kane Dayone
A4 – Garden Of The Permanent
B1 – Mongellan Chop
B2 – Hyper Bitch
B3 – Niko Niko Satujin Dan
B4 – Fish Tenpuraaaa
Hardcore japonais. L’association de ces deux mots fait jaillir chez nous autres, pauvres petits occidentaux nourris aux fantasmes neuromancien-underground-tokyoïte-manga-bondage-lolitas-cheveux-mauves, des attentes de cybercore dépaysant. Mais quand c’est maître Nawoto Suzuki qui pilote, c’est plutôt au cri précédant le seppuku du samouraï qu’il faut se préparer.
J-core absolument hystérique et trashy. Jamais en dessous de 200, et même plutôt pas qu’un peu 250-280. Samples débiles en VO, sons à contre-emploi et hurlements drillés. Les bûcherons doivent l’avoir en bac.
FISCHKOPF 16 – NO NAME « STRIKE E.P » (1996)
A1 – Black Dream
A2 – Message
A3 – Help
A4 – 01100010
B1 – O.vin.i
B2 – Start e-nd
B3 – A,
Cette sortie marque le début du vrai age d’or de Fischkopf qui s’apprêtait alors à aligner presque consécutivement quatre des meilleurs e.p hardcore de tous les temps.
Poka Michelson défriche le terrain pour sa sur avec ce 7tracker en forme de chef d’uvre de hardcore psychique. Ultra-mature, psychédélique, maladivement barré. Je vais commencer à ressentir cruellement les limites de mon vocabulaire pour décrire un son tellement abstrait… Ça ne ressemble à rien d’autre, à part peut-être à certains bons Hangars-Liquides. « Help » micropointille à 248 bpm de psycore bleepeux traversés de sons venus d’autre part, envoûtants.
« 01100010 » est une complainte insectoïde cryptée. Ce track est organique. IL VIT .
On perçoit derrière tous les titres la même maniaquerie dans la recherche et l’agencement de chaque son, ainsi qu’une demi-douzaine de maladies mentales et névroses plus ou moins répertoriées. Grand.
FISCHKOPF 17 – FIELDS OF DEFACEMENT « DESORIENTATED E.P » (1996)
A1 – Found & Lost
A2 – Attached
A3 – Corkscrew
B1 – Uptight
B2 – Dark.R
B3 – Urticated
Le retour du grand Lasse Steen/dj Choose après les deux maxis acid sous l’alias P.Server, pour un niveau de qualité constant. Hard experimentale-techno minimale, infectée, habitée. Les tracks on ce coté intelligemment bancal. On les croirait bricolés, rafistolés avec fils de fer et adhésif, puis couverts d’une fine pellicule de synthés. Structures et sonorités globales en font le compagnon de mixouille idéal des maxis de Laurent Hô sur Uncivilized World… qui n’a pas du être insensible aux crissements raffinés de la galette.
FISCHKOPF 18 – AUTO-PSY « ARACHNIDE » (1996)
A1 – Clear
A2 – If
B1 – Neuron
B2 – Escape
Deuxième démonstration de force du hardcore toulousain par l’autre soeur Michelson, Stella. 4 titres et rien à jeter, à part peut-être son cerveau après écoute trop attentive. La fragmentation du béton. La danse des scies musicales.. Le festin du neurone. Un chantier titanesque où des villes impossibles se construisent en accéléré. Des tracks à la structure totalement imprévisible et pourtant tellement logique. La mentale furie culmine sur « If » et « Neutron » (A2 et B1).
FISCHKOPF 19 – NO NAME « LES LOUPS DES TROIS LUNES » (1996)
A1 – Koma
A2 – Ydroid
B1 – Control
B2 – Latex
B3 – Kamasutra
Cultissime E.P d’abstractcore dark industriel. Encore plus soigné dans ses finitions. Encore plus créatif. Encore plus psychiatrique que le 16 et le 18, c’est dire. Nombre de sons proviennent de manipulations perturbantes de la voix humaine (celle de l’artiste essentiellement, dit la légende).
Allez : le meilleur Fischkopf.
FISCHKOPF 20 – AMIGA SHOCK FORCE « PSY-CORE VS RAVE-FASCISTS » (1996)
A1 Psycore pt.1
A2 Mass Appeal Madness
B1 Sex-Mord & Kungst
B2 Keep Your Enemies Close
B3 24h Connection
Une nouvelle session d’Amigacore du genre « on sample tout ce qui nous tombe sous la main de James Brown au heavy metal et on massacre tout à 210 bpm de moyenne ». Un disque finalement plutôt efficace mais qui a le malheur de débarquer juste après les sorties Michelson, d’où cette impression de retour à la routine hardcore qui ne joue pas en sa faveur.
A noter quand même « Keep your enemies close » en B2, une connerie bien énergétique qui assemble riffs rave et breakbeats un peu dans le son de la série de maxis White Breaks (PCP), puis « 24h connection » (B3), joviale toltchok speedcoreuse saccadée dans les règles de l’art – en admettant qu’il y ait des règles et qu’il s’agisse bien d’art.
FISCHKOPF 21 – BURNING LAZY PERSONS « LEAVE ME ALONE E.P » (1997)
A1 – Rotter..damn
A2 – Nakano Shit
A3 – If The Truth Be Known
B1 – Fake
B2 – Frd
B3 – T.C.H.C.
Visiblement la mise en garde du 015 n’a pas été entendue : personne n’a songé à enfermer ces fous furieux. Donc on rempile par négligence collective pour six morceaux ultra-barrés/mega-véners. Ceux que les hurlements en japonais entre deux mitraillages de kicks réjouissent (j’en suis) sont à la fête. D’autant que Mister Suzuki, Harakiri Overdrive, Utamaro Maximum et Kamikaze Suicide – ah ces blazes – jouent la surenchère dans l’hystérie surréaliste. Précisément ce que l’on attendait d’eux. La rencontre d’un artiste et de son public donc, car en fait derrière tous ces noms menaçants se planque le seul Naoto Suzuki.
« Rotter…damn » se paie la tête du gabba hollandais avant de massacrer un piano, et « If the truth be known » tape quand même sa crise à 280 piétinements par minute. Tous les tracks sont autant d’invitation à convulser sur le dancefloor.
Devant Sonic Dragolgo, LE monument du speedcooooooooore nippon.
FISCHKOPF 22 – AUTO-PSY « NECROPHAGE » (1997)
A1 Ovoide
A2 Oxyde
B1 Andropose
B2 Go Out
Deux morceaux à 256 bpm, le reste à peine plus calme. Rien à signaler si ce n’est que ça sonne toujours aussi brillant, intense, évolué, personnel et futuriste que toute l’oeuvre des soeurs Michelson. C’est de l’Art.
FISCHKOPF 23 – V/A – OTAKU « SLICK BUT NOT STREAMLINED » (1997)
>CD1<
1 – taciturne: liquid theatre
2 – taciturne: praxis dr. fischer
3 – e.p.c: persistance
4 – amiga shock force: violent geisha
5 – auto-psy: if
6 – burning lazy persons: castrato
7 – trash enemy h.q.: braintraining
8 – burning lazy persons: poisoned radio wave
9 – p. server: ratings (terror unit h.q.)
10 – shangoe: army of darkness
11 – r.a.w.: sudden death
12 – monoloop: chill out
13 – amiga shock force: sex, mord & kunst
14 – no name: y-droid
15 – orderly chaos: 45m
>CD2<
1 – jean bach: tausend stimmen
2 – taciturne: avarie de machine
3 – e.p.c: sharpomatic
4 – no name: control
5 – taciturne: der toten
6 – fields of defacement: bang-bang (live in hamburg 96)
7 – amiga shock force: shoot ’em breax
8 – johnny ego: untitled
9 – r.a.w.: cold war memory nightmare
10 – burning lazy persons: « r »
11 – taciturne: in nomine dei nostri satanas luciferi excelsi
12 – orderly chaos: pine
13 – trash enemy h.q.: pestilence
14 – orderly chaos: melt away love
Un double cd où l’on retrouve toutes les préoccupations du label. Quelques titres sont extraits du catalogue, la plupart inédits. Taciturne dans une décharge brutalcore assez magistrale (« Praxis Dr Fisher ») + un titre dark ambient malsain comme on aime. Naoto Suzuki sous les alias Orderly Chaos et Burning Lazy Persons. Autopsy et No Name aussi.. le contraire aurait déçu. L’essentiel de la déviante famille est réuni, ainsi que des petits nouveaux comme Jean Bach qui se fit remarquer à cette occasion avec un track bien tordu. A noter aussi le titre « Army of Darkness » de Shangoe pour du darkbreak efficace et l’extrait hypnotique d’un live act de Fields of Defacement. Pas mal de plages expérimentales et no beat, qui ne sont pas là en guise de bidouillages remplisseurs comme c’est souvent le cas, mais s’avèrent globalement agréables. Bref : de l’éclectique, du chiadé. C’est Fischkopf hein…
(Il existe une version vinyle 2X12 » de cette référence, bien sur allégée de quelques titres).
FISCHKOPF 24 – EPC « DON’T WANT TO LOSE E.P » (1997)
A1 R624-2
A2 Where Do You Go ?
B1 Infectious Properties
B2 Autoplasie
« Don’t want to lose » ou « Don’t want Toulouse » ? L’angoisse de passer après les soeurs Michelson peut-être… En tout cas, la même année que son Hangars-Liquides 01 débarque ce petit classique de l’artiste finistérien.
Un léger coté rythmic noise à la Ant-Zen, surtout en face A, pour la couleur des sons et la stratégie monopattern. Le meilleur track – « Where do you go ? » – est lové en A2 : une atmosphère de salle des machines, un pied écrasé sur lequel se répondent encore et encore un souffle rauque et un frappe sidérurgique. C’est tout. Et c’est énorme.
(Fait pas si courant : le disque garde son plein potentiel en 33 comme en 45 rpm).
FISCHKOPF 25 – MATHEY OLIVIER « SECOND TRANSMISSION » (1998)
A1 Second Transmission
A2 Well Done
B1 Residential Volume
B2 Easy Recording Area
Le label fait une sortie élégante avec ce quatre titres posant le duo boucles/charleys en épice première et monomaniaque. 200-220 BPM de moyenne, rythmiques linéaires en soutien d’élaborations mentales répétitives à l’envi. Comme souvent sur Fischkopf, le rendu sourd dessert la musique en en diminuant la maniabilité, mais l’attrait maudit de ce maxi demeure grâce à, répétons-le, ces boucles servies avec bonheur au service d’un postulat lime-cerveau dont l’efficacité persiste, 5 ans après.
Plus tard on entendrait parler de Mathey Olivier sous le pseudonyme Helitrailer…
FISCHKOPF HAMBURG – AUTOPSIE DU MONSTRE