Classics / Interview Express
Retour en quelques questions, directement avec son auteur, sur un des morceaux mythiques des années 80 ou 90…
Aujourd’hui, rencontre avec Radium, membre du duo Micropoint pour « Noise Theater » sorti en 1998.
Oldskool : Noise Theater sort à la fin de l’année 1998 sur le premier album de Micropoint, « Neurophonie ». À la sortie de l’album, qui compose Micropoint, et quel est votre historique à ce moment là ?
Radium : Alors, à l’époque, Micropoint était composé de Al Core et de moi-même, et nous composions exclusivement sur machines… On avait déjà sorti une petite dizaine de maxis, notamment sur notre propre label, Dead End Records…
Est-ce que tu te rappelles de la conception du track, et du setup que vous utilisez pour le concevoir ?
Oui, je m’en souviens bien, on bossait uniquement sur du hardware (les DAW grand public étaient encore peu accessibles) : un sampler Ensoniq ASR10, une console Yamaha Promix01, quelques effets périphériques, Cubase en midi uniquement…
À quelle époque a été réalisé la production du track ? Est-ce que vous avez fait la production de l’album d’un seul coup ou sur une période étalée dans le temps ?
L’album a été produit quasiment d’une traite entre Juillet et Octobre 1998, avec juste un break en Août, si je me souviens bien. Le morceau lui-même a dû être fait en Septembre.
D’où vient le sample de voix « le théâtre du bruit prouve notre puissance » ?
Du film THX1138 (le premier de George Lucas). Il est tiré d’une longue phrase assez incohérente dont cette partie m’a tout de suite sautée aux oreilles. À noter que dans les VF actuelles du film, le doublage a été refait, et la phrase traduite de façon totalement différente.
Le morceau est devenu rapidement le plus connu / joué de l’album. Est-ce que vous aviez conscience à l’époque, au moment de la prod, de tenir entre les mains un track / album qui marquerait l’histoire du Hardcore ?
Qui marquerait l’histoire du Hardcore peut-être pas, mais qu’on en était sacrément contents et que ça allait mieux marcher que ce qu’on avait fait jusque-là, oui…
Est-ce que tu considères le morceau comme un des premiers (voire le premier) morceau de qui allait devenir le Frenchcore ?
J’ai toujours du mal à définir les limites des styles… Le morceau en lui-même, je ne sais pas, mais le kick, oui, rétrospectivement, je pense qu’on peut dire qu’il a influencé le Frenchcore à venir.
Est-ce que tu joues encore le morceau de nos jours ?
Oui, quand je fais des sets ‘retro’… ^^
Plus de 20 ans après, quand tu le réécoutes, quel est ton sentiment ?
Toujours aussi content de l’avoir fait!
Est-ce qu’il y a une anecdote ou une histoire spéciale concernant le morceau ?
Oui, déjà, la façon dont on l’a composé… On est partis de la boucle de voix sur laquelle on avait collé toutes les layers de kicks que nous utilisions à l’époque… On la faisait tourner pendant qu’on bidouillait le kick en temps réel, Al Core sur le sampler, moi sur la console… Il était donc constamment en train de changer… Puis à un moment donné, exactement à la même seconde, on a tous les deux eu le même flash, on a lâché nos contrôles et on s’est retournés vers l’autre en disant « surtout touche plus à rien, ce kick est monstrueux ! »
Et on l’a gardé tel quel…
Ensuite, dans la même session, on a fait le début du morceau, juste le break avec la voix et le kick qui arrive par-dessus, bref, juste les 30 premières secondes. Dans les jours suivants, j’ai fait écouter ces 30 secondes à des potes de mon entourage, tous étaient unanimes : c’était une bombe. Du coup, ça nous a pas mal mis la pression pour faire les 4mn du morceau qui restaient à faire, quand tout le monde flash juste sur les 30 premières secondes, la suite a intérêt à être du même niveau, et je me souviens qu’on a passé pas mal de temps à essayer des trucs avant de trouver une suite qui ne fasse pas retomber la sauce… ^^
T’attendais-tu, surtout à l’époque, à que le track devienne (quasiment) le morceau porte-parole de la scène des free parties françaises ?
Non, pas à ce point-la, surtout que les frees étaient assez réfractaires au hardcore pur et dur, à l’époque, on y jouait plutôt de la tribe/acidcore.
Qu’est-ce qu’il te manque le plus quand tu penses aux 90s ?
Un public avide de nouveautés et non de hits déjà joués et re-joués…
Plus d’informations sur Radium : Facebook – Soundcloud